Al Capone II

Petit cheval compliqué à ses débuts, Al Capone II a connu un destin exceptionnel.

Tout commence au début des années 1990. Dans le lot des poulains que vient d’acheter le célèbre propriétaire Robert Fougedoire, rien ne distingue particulièrement Al Capone II, si ce n’est qu’il est le petit frère de The Fellow, grand champion d’Obstacle en devenir. Mais autant ce dernier affiche un physique impressionnant, autant Al Capone II n’est qu’un petit modèle d’un mètre soixante-deux.

Traumatisé par un accident de voiture, le poulain s’avère très difficile à canaliser quand, à l’âge de 3 ans, il arrive dans les boxes de Bernard Sécly. Le célèbre entraîneur, qui est sur le point de perdre Katko, triple lauréat du Grand Steeple-Chase de Paris qui doit partir à la retraite, va réaliser un travail de maître avec son nouveau protégé.

Des debuts catastrophiques

« Au commencement de sa carrière, Al Capone était un cheval très difficile qui tirait énormément. Pas tranquille dans sa tête, trop tendu, il se jetait dedans. D’ailleurs, ses débuts furent catastrophiques : il déroba et envoya son cavalier au tapis. » C’est en ces mots que Bernard Sécly se souvient des débuts d’Al Capone II.

Pour réussir, son entraîneur s’applique à le mettre en confiance. En course, il donne ainsi pour consigne de le faire attendre à l’arrière du peloton afin de le détendre. La patience finit par payer : le tempérament hors-norme d’Al Capone II devient sa principale force.

Lauréat du Prix Maurice Gillois (Grand Steeple-Chase des 4 ans) en 1992, il termine deuxième du Grand Steeple-Chase de Paris dès 1993 et se pose rapidement comme le grand rival de son aîné Ucello II. Pendant deux ans, ces deux AQPS dominent la discipline et remportent tour à tour les plus grandes épreuves d’Auteuil : tandis que Ucello II enlève le Grand Steeple au début de l’été, Al Capone II prend sa revanche dans le Prix La Haye Jousselin à l’automne. Seule la chute et la mort d’Ucello II, dans le Prix Georges Courtois fin 1994, mettra un terme à cette rivalité légendaire.

Souple comme un chat

« Pompom », comme l’appelle son entraîneur, poursuit sa route et aligne les victoires grâce à des qualités de sauteur absolument exceptionnelles. Al Capone II n’a pas son pareil pour aborder les obstacles dans la bonne foulée et s’arrondir, tout en souplesse, autour d’eux. Cette facilité à sauter lui permet de garder des ressources jusqu’au bout et d’accélérer franchement dans la dernière ligne droite.

Tombé deux fois seulement en soixante-cinq sorties, le pensionnaire de Bernard Sécly préfère néanmoins le terrain souple, voire lourd. Le Prix La Haye Jousselin, disputé à la fin de l’automne, devient ainsi le sien pendant sept années consécutives (de 1993 à 1999) ! Après plusieurs accessits dans le Grand Steeple-Chase de Paris, il finit cependant par remporter l’épreuve, de la plus belle des manières, un jour de juin 1997.

Une statue pour l’eternite

En 2000, à l’âge canonique de 12 ans, Al Capone II fait ses adieux à la compétition dans la course qui l’a fait entrer dans la légende : le Prix La Haye Jousselin. Deuxième à l’arrivée, il n’est battu que par le champion First Gold.

A l’initiative de Paris Turf, une souscription publique est immédiatement lancée afin d’ériger une statue en son honneur. Depuis décembre 2000, une statue en bronze grandeur nature trône ainsi à côté du rond de présentation.

Par ailleurs, avec plus de 17 millions de francs (2,5 millions d’Euros) amassés dans sa carrière, Al Capone II détient toujours le record de gains obtenus par un cheval d’Obstacle en France.


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