DÉferrage, ŒillÈres et bouchons… Tout comprendre pour bien parier

Au Galop, et encore plus au Trot, les chevaux sont régulièrement présentés munis de différents petits équipements matériels qu’on appelle des « artifices ». Très strictement encadrée par les codes des courses, l’utilisation de ces artifices est une indication intéressante pour les parieurs en vue de leur pronostic.

Le dÉferrage

La pratique du déferrage s’est peu à peu répandue dans le Trot français à la fin des années 1990 (elle est totalement interdite au Galop depuis le début 2009). Quand l’entourage d’un trotteur vise une course, ce dernier est donc désormais presque systématiquement présenté déferré.

Ce sont les professionnels scandinaves, et l’entraîneur-driver suédois Ulf Nordin en particulier, qui ont été les précurseurs en la matière. Habitués à courir sur des pistes très souples, ils ont importé cette pratique sur les hippodromes français… jusqu’à faire école. Car le déferrage (des antérieurs, des postérieurs ou bien des quatre pieds) présente des avantages indéniables : allégé et plus souple d’allure, un trotteur déferré court plus vite. On estime qu’il peut ainsi gagner jusqu’à presque une seconde au kilomètre ! Sans compter, qu’en retrouvant sa balance naturelle, il a moins de chances de se perdre dans ses allures et de partir au galop.

Si tous les chevaux ne réagissent pas de la même façon, un trotteur déferré pour la première fois peut réellement courir au-dessus de sa valeur et créer la surprise !

Si, auparavant, les entraîneurs pouvaient changer d’avis jusqu’à 30 minutes avant le départ d’une course, depuis le 1er mai 2009, un cheval annoncé déferré lors de la déclaration des partants doit effectivement courir sans fers, sous peine de disqualification et de pénalité financière pour l’entraîneur. Une décision qui rend plus facile le pronostic pour les parieurs ! À savoir : un concurrent avec des fers collés est considéré comme ferré alors qu’un trotteur qui porte des résines est, lui, estimé déferré.

Sigles que vous retrouvez dans les médias :

- Cheval déferré des antérieurs : DA
- Cheval déferré des postérieurs : DP
- Cheval déferré des quatre pieds : D4

Les ŒillÈres

Utilisées au Trot et au Galop, les œillères ont pour but de canaliser la peur et la nervosité de certains chevaux. Cet artifice, qui limite l’angle de vue, permet de les rassurer en les coupant de ce qui se passe à côté ou derrière eux.
Si leur utilisation n’est soumise à aucune déclaration préalable au Trot, elle est strictement encadrée dans les courses de Galop où elle prend une importance toute particulière. En Plat et en Obstacle, l’entraîneur doit donc, au moment de la déclaration des partants, signaler le port d’œillères. Cette indication doit ensuite être respectée sous peine de sanction.

Aux œillères classiques – pivotantes ou descendantes notamment – il faut désormais ajouter les œillères australiennes : deux bandes verticales placées sous les yeux – plus communément appelées « peaux de moutons ». Jusqu’au 1er juillet 2009, ces dernières n’étaient pas soumises à déclaration, mais depuis cette date, les galopeurs qui portent ce type d’œillères sont signalés par les institutions et les médias.

Pour les parieurs, le port d’œillères pour la première fois est une indication particulièrement intéressante. Plus concentré, le cheval arrive en effet enfin à exprimer ses qualités en course. Une grande performance de sa part n’est alors pas à exclure ! Plus généralement, les joueurs avisés essaieront de suivre le comportement de leurs favoris avec et sans les œillères… un travail qui peut faire la différence à l’arrivée !

Principaux sigles que vous retrouvez dans les médias

- Cheval qui porte des œillères : Une croix cerclée
- Cheval qui porte des œillères australiennes : Un A cerclé

Les bouchons

Des bouchons (généralement des boules de liège) sont fréquemment placés dans les oreilles des chevaux pour les isoler des bruits extérieurs. Les trotteurs sont même parfois habillés d’un capuchon recouvrant l’ensemble des deux oreilles.

Au Trot, le pilote peut, à l’aide de cordelettes, retirer les bouchons (ou le capuchon) pendant le parcours. Utilisée lors du sprint final, cette manœuvre stimule le cheval et doit l’inciter à accélérer. En revanche, depuis le 1er septembre 2007, il est strictement interdit de déboucher les oreilles d’un cheval pendant une course de Galop.

Cet artifice n’est soumis à aucune déclaration obligatoire et n’est donc pas indiqué dans les journaux spécialisés. Cependant, les parieurs peuvent parfois vérifier visuellement la présence ou non de bouchons sur un concurrent avant le départ de la course.

D’autres artifices, en particulier chez les trotteurs, sont utilisés. Certains sont autorisés sur les courses françaises (mors à lasso ou à chaînette), d’autres non (« hobbles », harnais censé aider le trotteur dans ses allures). Car la réussite en course dépend aussi de la capacité de l’entraîneur à trouver le matériel adéquat pour son cheval, à bien « habiller » son protégé !


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